Mudrâ

A la suite de l’atelier sur les mudrâ, j’aimerais résumer ici quelques points abordés.

Dans la tradition indienne, les mudrâ sont des gestes, des positions des yeux, des postures du corps ou des stimulations de certains muscles.
A l’origine, les mudrâ sont des gestes sacrés qui accompagnent les enseignements védiques et  les rituels.
On peut distinguer deux classes de mudrâ.
Celles, utilisées dans la pratique du yoga et décrites dans les textes classiques tels la Hatha Yoga Pradîpîka et la Gheranda Samhitâ, ont comme finalité annoncée d’éveiller la kundalini, la conscience-énergie. Les mudrâ du yoga sont  le moyen de sceller le souffle à l’intérieur du corps. Elles intensifient l’attention et la présence dans la pratique.  Elles sont apparentées aux âsana  parce qu’elles partent du corps physique pour agir sur le corps de l’énergie.
D’autres, au nombre de 24 environ, sont  utilisées dans le théâtre dansé indien, Kathakali, et la danse classique indienne, Bharata Natyam. Les deux peuvent être considérés comme des arts martiaux.

Jaya Prakash Narayanan*,  artiste de Kathakali enseignant les mudrâ comme une pratique en soi, affirme qu’elles permettent de se connecter à l’univers. Il dit aussi que chacun doit trouver sa mudrâ, celle qui nous fait du bien, la vraie mudrâ à l’intérieur de soi.
« Ce qui est visible dans les mudrâ, c’est la technique, mais ce qui compte, c’est l’effet que cela produit au niveau des nadi et cela ne se voit pas. »**
Les nadi sont les canaux qui font circuler l’énergie vitale à l’intérieur du corps.
Il y en aurait environ 72 000 !
Les trois principaux pour le yoga, ida, pingala et sushumna, véhiculent le souffle et l’énergie le long de la colonne vertébrale. Ida part de la narine gauche, pingala de la narine droite et les deux souffles, grâce à la pratique du yoga, se rejoignent sur l’axe central, sushumna, au pied duquel est lovée la kundalini.
Par le biais des nadi, les mudrâ renforcent le pouvoir de prânayâmâ, la maîtrise du souffle. Les deux activent conjointement le feu intérieur, Agni.

Agni mudrâ : On place le pouce (feu) et l’index (air) droits en contact, les autres doigts de la main droite sont repliés dans la paume. Elle se pose ainsi sur la main gauche. Le pouce gauche, lui,  vient en contact léger du pouce droit.
Dans l’assise méditative, Agni mudrâ se place sur le giron et le trident formés par les pouces et l’index droit se pose sur le ventre. Alors la concentration intérieure peut se diriger sur la sensation ( une chaleur éventuelle) qui se dégage de ce contact.

Au-delà des effets ressentis qui sont propres à chacun, la pratique des mudrâ est pleine de grâce et affine la qualité de présence nécessaire à l’état de yoga.

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