Avec les belles aux yeux de jais, vis dans la joie !
Que la joie t’embrasse !
Car ce monde, dis-le toi, n’est rien qu’un conte
Un souffle qui passe
De ce qui est, il ne faut point se réjouir
Tout passe
Et du passé, il ne faut point se souvenir
Il passe
Laissez-moi dans ses boucles me perdre à loisir
Suave nasse
Beauté au visage de lune, toi mon désir
Ange de grâce
Heureux qui sait donner et aussi recevoir
Qui se dépasse
Malheureux qui n’a su donner ni recevoir
Et qui trépasse
Ce monde n’est qu’un souffle, une nuée qui passe
Hélas !
Verse-nous du vin, vivons ! Ce qui doit passer
Passe !
RUDAKI
« Né au Tadjikistan actuel au 10e siècle, Rudaki est considéré comme le premier grand poète de langue persane. Son divan (recueil de poésie) recelait plus de 90 000 distiques dont beaucoup furent perdus. Il se dégage de l’ensemble une forme de morale hédoniste qui peut être rapprochée du Carpe Diem. Vers la fin de sa vie, il est victime d’une agression qui lui fit perdre la vue. »
Orient mille ans de poésie et de peinture, La petite collection Diane De Selliers Éditeur