Chères lectrices et chers lecteurs, je vous souhaite une très belle année 2019 ! Que votre pratique de yoga se nourrisse de vos expériences et qu’elle éclaire votre chemin.
Comme c’est le moment des bonnes résolutions, j’aimerais que s’épanouisse en moi et envers les autres, ahimsâ – la non-violence, la considération et l’amour.
Pour Patanjali, ahimsâ est le premier yama, les conseils de comportement dans la société. Et les cinq yama constituent le premier membre (anga) du yoga (qui en compte huit : ashtanga yoga).
Tout yogin doit développer une éthique relationnelle et elle commence par le respect.
Respect de l’autre et Respect de soi.
Ahimsâ, la considération bienveillante, rassemble les quatre autres yama :
Satya – la vérité car il est essentiel de savoir reconnaître sa colère et sa part de responsabilité dans les conflits. Cela nous permet d’agir en amont sur les racines de notre propre violence.
Asteya – cultiver l’honnêteté en restant objectif, comme le témoin bienveillant au fond de soi, sans se laisser aller au jugement mais en développant la compréhension profonde et l’indulgence. Ces qualités seront alors plus faciles à faire croître dans les relations affectives et sociales.
Brahmacharya – la tempérance, ne pas attiser les conflits intérieurs et extérieurs mais chercher à développer le discernement et l’intuition pour calmer la rage. Elle fait partie de nous, c’est l’un des trois guna (substances de chaque être vivant) : raga (l’agressivité), tamas (l’inertie) et sattva (l’équilibre). Le yoga tend à harmoniser ces trois guna, en nous détachant de chacun d’entre eux pour prendre conscience de leur influence respective.
Sortir de la violence des rapports par une meilleure écoute.
Aparigrahâ – la tolérance, être conscient de la richesse des différences lorsqu’elles sont justes. Ne pas céder à l’exagération, à l’avidité ou la jalousie. Choisir de faire rayonner les qualités de l’autre plutôt que d’être rongé par l’envie. Et faire fleurir ses propres valeurs.
Patanjali nous livre, dans les Yoga Sûtra, les clés d’une Vie dans la conscience du respect qu’elle implique. L’accès à l’état ultime de Yoga, que Patanjali nomme la libération, kaivalya, suppose un amour inconditionnel.
Yoga Sûtra II – 35 : ahimsâ-pratishthâyâm tat-sannidhau vairatyâgah
L’hostilité disparaît en présence de celui qui a parfaitement installé en lui la non-violence.
- traduction Frans Moors – Patanjali Yoga Sûtra – les Cahiers de Présence d’Esprit – 2012