Samtosha peut se traduire par le contentement, cette attitude positive à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ! C’est le deuxième des cinq niyama de Patanjali qui décrivent les attitudes envers soi-même à développer dans la vie et dans la pratique du yoga.
« Le mental ordinaire possède une incroyable faculté de frustration. Le yogin sincère entretient patiemment la satisfaction en toutes choses (samtosha). C’est la clé du bien-être (…) Le contentement ne dépend pas d’un monde instable, changeant, éphémère, il prend sa source au plus profond du coeur. » nous dit Frans Moors dans sa traduction* érudite des Yoga sûtra de Patanjali.
J’aimerais vous retranscrire maintenant un texte de François Roux, écrivain, linguiste, poète, qui m’a enseigné les yoga sûtra, à L’Ecole Française de Yoga.
Ce texte m’évoque samtosha. La prose est simple et belle. J’espère qu’elle vous séduira aussi.
« Ton pire ennemi, en cette existence, est ton pessimisme. Cette anticipation négative des choses obtient, à tout coup ou presque, ce qu’elle prévoit : l’échec. Il ne s’ensuit pas pour autant que l’optimisme, surtout s’il est béat, soit la clé du succès. Mais outre qu’il y contribue puissamment, il laisse sur son passage un irrésistible sillage d’amour, d’amitié et d’humour. D’où germent, ensuite et de manière inopinée, des opportunités auxquelles tu n’aurais jamais osé penser. Ainsi, sème toujours comme si tu devais récolter, mais sans te soucier outre mesure de l’ampleur des récoltes. Ce qui pousse ne dépend pas de toi, mais des forces de vie. C’est à elles que tu accordes ta confiance. Fais-le du fond du coeur, sans arrière-pensée. Plonge dans ce courant cosmique qui meut et transforme toutes choses. La joie t’y attend, même si les choses ne tournent pas comme tu l’attendais. Cette manière d’être te garde jeune à tout jamais, jusque dans l’extrême vieillesse, parce que neuf devant tout ce qui se présente. Tes échecs passés ? Enterre-les, une fois que tu as compris ce qu’ils avaient à te dire. Tes succès passés ? Mets-les également en terre, pour servir de riche compost à ton présent. » **
- Patanjali Yoga-Sûtra traduction et commentaire, Frans Moors – Les Cahiers de Présence d’Esprit – 2012
- L’En neuf, François Roux – Editions âgamât – 2013